« Quelle dynamique pour faire du numérique un levier de développement au Sénégal au cours des prochaines années ? » C’est le thème de la “Rentrée numérique” ouverte à Dakar, à l’initiative de Gaïndé 2000.
Par Mohamed NDJIM (Tribune)
Ce forum multipartite, au-delà de se limiter à dresser un diagnostic ou un inventaire, se présente comme une plateforme d’impulsion et d’accélération de la transformation digitale. Plusieurs parties prenantes étaient représentées. Notamment le ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, Senum, l’Adepme, Wave, Sonatel, l’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication au Sénégal (Optic), l’Apix, les Douanes, les Impôts et Domaines, la Der, la Cdp, les ministères chargés de l’Economie, du Commerce et des Pme ou encore de la Formation professionnelle et de l’artisanat.
« Un élément stratégique et transversal »
Administrateur général de Gaïndé 2000, Ibrahima Nour Eddine Diagne indique le sens d’une rentrée numérique c’est de repositionner la place stratégique du numérique dans la construction économique nationale et également dans le développement social du pays. « Le numérique souvent est considéré comme un élément sectoriel alors qu’aujourd’hui c’est un élément à la fois stratégique et transversal. Ça veut dire qu’il faut qu’il y ait une impulsion numérique dans tous les domaines de la vie économique et sociale. Cette impulsion numérique doit aussi être bâtie autour d’une stratégie cohérente pour que nous puissions avoir tous les résultats que nous escomptons aussi bien sur le plan social que sur le plan économique. C’est pour vraiment mettre en avant cette exigence que se tient cette rentrée numérique qui réunit à la fois les acteurs du privé, du milieu universitaire, du gouvernement » précise Ibrahima Nour Eddine Diagne. Ibrahima Nour Eddine Diagne ne manque pas de saluer la portée des thématiques abordées et des recommandations qui seront issues des échanges. « Le numérique est un accélérateur et un amplificateur de performances. Il accélère pas mal de processus qui dans un contexte normal prennent plus de temps, notamment la relation entre l’Etat et le citoyen. D’ailleurs la société Sénégal Numérique nouvellement créée est la traduction de cette ambition d’accélération mais également un amplificateur parce que pour des ressources limitées on peut avoir des résultats étendus sur tout le territoire national et même des résultats qui peuvent atteindre la diaspora qui se trouve en dehors de nos frontières. Le choix des thèmes a répondu aux sujets qui semblent être les plus urgents. La santé est un élément critique avec la crise covid dont nous sortons, l’éducation est un élément essentiel, la fintech est aujourd’hui sans doute le secteur le plus développé en matière d’impact du numérique dans le développement, donc c’est des thèmes prioritaires qui ont été sélectionnés pour pouvoir aboutir à des débats, lesquels débats pourront générer des recommandations » indique l’administrateur général de Gaïndé 2000 qui milite en faveur d’une « dynamique stratégique intégrée et concertée », avec un maximum de transversalité.
Cheikh Bakhoum : « Permettre à nos concitoyens de disposer partout d’un service digital de qualité »
Directeur de l’Agence de l’Informatique de l’État (Adie) devenue Sénégal Numérique (Senum), Cheikh Bakhoum salue l’organisation de cette rentrée numérique. « C’était un moment pour nous aussi d’échanger des perspectives à travers la société Sénégal Numérique que je dirige qui a comme ambition de développer le partenariat public privé pour optimiser les procédures de l’administration, mais également qui compte mettre en avant les ressources informatiques développées par l’Etat toutes ces années en matière d’infrastructures broadband, notamment la fibre optique qui est déployée à travers le pays, le data center qui a été également lancé par le gouvernement et les espaces Sénégal Services qui ont été déployés dans tous les départements du Sénégal. Il s’agit vraiment de nouer des partenariats avec Gaïndé, avec les entreprises qui sont dans Optic ou d’autres au niveau national comme international pour permettre vraiment à nos concitoyens, partout où ils puissent se trouver sur le territoire national, de disposer d’un service digital de qualité » assure Cheikh Bakhoum.
Idrissa Diabira : « Le numérique ce n’est plus une option, c’est une obligation »
Directeur de l’agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme), Idrissa Diabira considère le numérique incontournable dans la création de valeur ajouté socioéconomique. « Le numérique ce n’est plus une option, c’est une obligation pour l’ensemble de l’économie et pour les entreprises en particulier pour pouvoir se développer, grandir et créer des richesses. Cette rencontre est d’ailleurs l’occasion pour nous Adepme de communiquer sur un programme que nous lançons d’adoption technologique avec l’appui de la Banque mondiale, c’est 24 millions de dollars (16 milliards 308 millions de francs Cfa, Ndlr) qui vont permettre aux entreprises de se digitaliser dans leurs principales fonctions et d’être plus compétitives pour créer davantage de richesses et d’emplois ».
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