Ils virent une terre, une terre franche. A la terre naguère gorgée de sang humain, animal et végétal, à la terre asséchée par le réchauffement climatique, ensanglantée par les guerres, l’insécurité, minée par la menace nucléaire, ruinée par la famine, la pauvreté, ligotée par la dictature et l’oppression, gangrénée par les épidémies et les pandémies, s’était substituée une terre neuve, une terre arborant naturellement son manteau de verdure, de droiture. Tous les visages des hommes étaient embrassés, embaumés par une brise céleste purificatoire. Des visages jaunes, rouges, blancs, noirs. Régénération ! Du coup, le monde, notre monde était redevenu un paradis peuplé par un seul et même peuple, une seule et même race transcendant le pigment : la race humaine. Les pleurs de la terre en fleurs de bonheur ! Finis les travers, les dérives qui essaimaient la terre nourricière ! Finies les exactions, les frustrations, les humiliations, les suspicions, les oppressions, les répressions, les machinations ! Finie l’ivraie morale qui poussait drue dans les coeurs humains ! Enterrés les mites, les termites, les magnas et autres insectes qui dévastaient le champ des valeurs humaines. HUMANITAS !
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