Un débat est apparu entre soufis et ceux qu’on appelle Ahlou sunna sur le caractère innovateur de la célébration du Mawlid tel qu’institué par El Malick Sy et d’autres foyers religieux au Sénégal et dans le monde.
Le motif évoqué par les pourfendeurs du gamou relèverait de son caractère d’innovation (Bidaa) et sa non célébration par le Prophète lui-même ou par ses compagnons. Il faut noter que la célébration du Mawlid daterait du XIIIe Siècle soit plusieurs siècles après la disparition du Prophète. Sans rentrer dans un débat d’école sur la célébration du Mawlid dans le temps et dans l’espace, je me limiterais au cas de MAODO qui relève d’un contexte et d’un concept de célébration du Mawlid.
D’abord, faut-il caractériser l’innovation en Islam avant d’appliquer le Hadith du Prophète qui dit que « toute innovation est blâmable ». Les soufis se défendent souvent en arguant que tout ce qui n’a pas été fait ou recommandé par le Prophète n’est pas forcément un Bidaa. Par exemple, utiliser les moyens techniques modernes dans la pratique des ibadat comme aller au pèlerinage à la Mecque en avion ou utiliser une montre pour fixer les heures de prières peuvent-ils être considérés comme des Bidaa? La lecture littérale du Hadith doit-elle primer sur le caractère innovateur de tout acte non posé par le Prophète ou ne figurant pas dans le Coran?
Il est important de se mettre d’accord sur ce postulat pour éviter le dialogue de sourds entre adeptes du soufisme et « Ahlou Souna », entre pro et anti Mawlid.
Si on se réfère à la pratique du Mawlid telle que recommandée par MAODO, il faut partir de l’amour indéfectible que ce dernier voue au Prophète Mouhamed pour le célébrer. Quel jour serait plus approprié que sa naissance pour lui témoigner son affection? Vu sous cet angle, il ne saurait s’agir d’innovation si les pratiques qui accompagnent la célébration sont conformes à la charia et à la sunna. Faut-il rappeler que la première célébration du Mawlid par le Cheikh a été de réciter le Coran durant toute la nuit avec son compagnon El H Rawane Ngom. Par la suite, la récitation du Bourda, ce panégyrique d’imam Bousseyri sur le Prophète ne vient que conforter cet amour du Prophète. Jusqu’ici, rien de blâmable vis-à-vis de la Sunna et de la Charia.
Au plan conceptuel, MAODO a défini la manière de célébrer le Mawlid et Il le dit à travers ces vers « Ala’hazimû leilal wiladati hisbatan izâ lam yakun nahwal harâmi hudulu » où il bannit tout acte illicite de célébration du Mawlid.
De même, si on se réfère au cadre contextuel dans lequel MAODO a lancé la célébration du Mawlid, on peut vite le considérer comme une forme de « Da’ wa » au vu du caractère festif de l’origine du Gamou qui était une fête païenne que MAODO a su transformer en fête religieuse. Cette mission de salubrité religieuse menée par le patriarche est une victoire de plus pour l’Islam et son expansion sous nos cieux.
Le Gamou est en quelque sorte une forme d’invite à l’appel de l’Islam qui a permis d’attirer un bon nombre de païens dans la religion, par la force des arguments et non par l’argument de la force. Ne faut-il pas y adjoindre le contexte colonial qui prévalait avec sa stratégie de christianisation des masses que MAODO a su contrecarrer?
Pour terminer, le Prophète nous rassure dans un Hadith que nos actes ne valent que par nos intentions. Alors, ayons envers nos prochains un préjugé favorable sur les nobles intentions qui motivent la célébration de la naissance du Prophète. Cette célébration repose sur notre amour en ce modèle parfait qu’il représente mais aussi une invite à cette religion pure qu’est l’Islam tout en sollicitant la miséricorde de Dieu.
Comme pour paraphraser Pape Makhtar Kébé : « le Maouloud sera bel et bien célébré »et nous espérons qu’Allah swt nous jugera sur nos belles intentions à sublimer la meilleure des créatures.
Bon Maouloud à tous les musulmans qui le célèbrent !
Votre propos est partisan et on constate pour le regretter que vous ne faites pas référence au coran et à la sunna pour étayer votre argumentaire. Votre limite subjective est MAODO en référence à votre grand père. Quel parti pris?
Produisez un texte sourcé référencé et le débat sera ouvert.
Votre propos est partisan et on constate pour le regretter que vous ne faites pas référence au coran et à la sunna pour étayer votre argumentaire. Votre limite subjective est MAODO en référence à votre grand père. Quel parti pris?
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