Alors que la demande de pétrole diminue et que les cours s’effondrent, le géant pétrolier Royal Dutch Shell a annoncé mercredi qu’il prévoyait de supprimer 7.000 à 9.000 postes dans le cadre d’une vaste restructuration pour réduire ses coûts. Impacté par la même situation, son concurrent BP avait annoncé dès juin 10.000 suppressions de postes.
Quelque 1.500 personnes ont déjà quitté Shell de manière volontaire. Les autres départs, qui restent à quantifier, auront lieu d’ici à 2022. Au total, le groupe anglo-néerlandais économiserait de 2 à 2,5 milliards de dollars par an grâce à cette réorganisation. Il prévoit aussi dans ses comptes du troisième trimestre une charge de dépréciation de 1 à 1,5 milliard de dollars après impôts.
Shell fait face à deux phénomènes simultanés. L’activité et les déplacements sont limités par la pandémie de Covid-19. La forte baisse de la demande pétrolière mondiale qui en découle s’ajoute aux effets de la transition énergétique.
Rester «compétitif » et devenir plus «agile »
Le directeur général Ben van Beurden estime, dans un entretien publié sur le site de Shell, que face au choc de la pandémie, le groupe a agi « rapidement » pour couper ses coûts, notamment en éliminant le versement de son dividende, mais qu’il se doit de rester « compétitif » et a besoin de devenir plus « agile » et resserré.
Shell explique notamment dans son communiqué mercredi qu’environ « 80 % de ses ventes de gaz naturel liquéfié en 2020 ont été liées aux prix du pétrole » et que la forte baisse de ces derniers depuis le début de l’année se traduit sur les marges de l’activité gazière.
Entre mars et avril, les cours de l’or noir s’étaient effondrés face aux mesures de confinement à travers le monde, plongeant même brièvement en territoire négatif pour la première fois. Ils sont depuis remontés autour de 40 dollars le baril.
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