Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a encouragé, vendredi 16 avril 2021, les maires de villes à travers le monde à placer l’action climatique, l’énergie propre et le développement durable au cœur de leurs politiques et à accélérer les investissements dans les infrastructures vertes.
« Les villes sont en première ligne de la crise climatique. Plus d’un demi-milliard de citadins sont déjà confrontés à l’élévation du niveau de la mer et à des tempêtes plus fréquentes ou plus violentes. D’ici le milieu du siècle, plus de 3,3 milliards de citadins pourraient être exposés à de graves impacts climatiques », a noté le chef de l’ONU lors d’une réunion de l’Alliance climat des maires du groupe C40.
« Les villes ont également une empreinte carbone démesurée. Avec un peu plus de la moitié de la population mondiale, elles émettent plus de 70% des gaz à effet de serre dans le monde », a-t-il ajouté.
Le ‘C40 Cities Climate Leadership Group’ réunit 97 villes à travers le monde et se concentre sur la lutte contre le changement climatique et sur la conduite d’une action urbaine qui réduit les émissions de gaz à effet de serre.
Saisir l’opportunité de la relance de l’après-Covid
Selon le Secrétaire général de l’ONU, l’investissement dans la relance après la crise déclenchée par la pandémie de Covid-19 « est une opportunité générationnelle de placer l’action climatique, l’énergie propre et le développement durable au cœur des stratégies et politiques des villes ».
« La manière dont nous concevons la production d’électricité, les transports et les bâtiments dans les villes sera déterminante pour nous mettre sur la bonne voie pour atteindre l’Accord de Paris (sur le climat) et les objectifs de développement durable », a-t-il ajouté, notant qu’une coalition croissante de pays, de villes, d’entreprises et d’institutions financières s’est engagée à atteindre l’objectif ‘zéro net’ émission de gaz à effet de serre.
Dans ce contexte, il a demandé aux maires participant à cette réunion de prendre des mesures urgentes sur trois fronts. « Tout d’abord, travaillez avec vos dirigeants nationaux pour obtenir des contributions déterminées au niveau national plus ambitieuses, bien avant la COP26 en novembre », a-t-il dit, en référence à la Conférence des Nations Unies sur le climat qui aura lieu à Glasgow. « Deuxièmement, engagez votre ville à atteindre l’objectif zéro net d’ici 2050, élaborez des plans ambitieux pour la prochaine décennie et amenez vos collègues maires et dirigeants locaux avec vous. Troisièmement, utilisez la sortie de la pandémie pour accélérer les investissements dans des infrastructures et des systèmes de transport propres et verts ».
Accélérer les mesures déjà prises
Pour le chef de l’ONU, le défi pour les villes consiste à accélérer et à ajuster les mesures déjà prises en faveur du climat. « Les principaux domaines d’action sont l’élimination progressive du charbon et l’investissement dans des bâtiments et des systèmes de transport intelligents face au climat. Mettre fin à l’utilisation du charbon est la mesure la plus importante que le monde puisse prendre pour garantir que l’élévation de la température soit limitée à 1,5 degré Celsius », a-t-il dit. Selon le chef de l’ONU, « les villes ont le plus à gagner de l’élimination progressive du charbon : air pur ; espaces extérieurs verts ; des gens en meilleure santé ». « Beaucoup de vos résidents souffrent et meurent prématurément à cause de la pollution due au charbon », a-t-il noté.
« D’ici 2030, au moins 80% de la production d’électricité dans les villes devrait provenir de sources d’énergie renouvelables. Les bâtiments sont responsables de plus d’un tiers de la consommation énergétique mondiale », a-t-il ajouté, rappelant que pour que l’objectif mondial de 1,5 degré Celsius reste à portée de main, les émissions des bâtiments doivent chuter de 90% d’ici le milieu du siècle, par rapport aux niveaux de 2010.
Il a aussi noté qu’une révolution dans l’urbanisme et la mobilité est nécessaire alors que les réseaux de transport urbain représentent 14% des émissions mondiales, citant une meilleure efficacité énergétique, des véhicules zéro émission, et le passage à la marche, au vélo, aux transports publics et aux trajets plus courts.
Le chef de l’ONU a aussi estimé que l’adaptation ne devait pas être négligée, sachant que les impacts du changement climatique sont là et vont augmenter. Il appelle à ce que 50% des financements climatiques fournis par les pays développés et les banques multilatérales de développement soient consacrés à l’adaptation et à la résilience dans les pays en développement. « Les villes ont leurs propres exigences spécifiques. Je vais donc plaider pour votre accès aux mécanismes de financement, pour combler les écarts budgétaires auxquels vous faites face et pour financer des investissements qui pourraient sauver des millions de vies et protéger des milliards de dollars d’actifs économiques », a-t-il dit.
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