Journée mondiale de l’aide humanitaire 2021 – Communiqué de presse
L’urgence climatique fait des ravages dans le monde à une échelle que les personnes et les organisations humanitaires en première ligne ont du mal à gérer. Sécheresses, vagues de chaleur, incendies de forêt et inondations dévastatrices bouleversent la vie de millions de personnes. En Afrique de l’ouest et du centre, le changement climatique a un impact sur la vie et le bien-être des populations, avec des catastrophes croissantes qui progressent lentement, comme la hausse des températures et les sécheresses, et des crises soudaines comme les inondations destructrices. Ces phénomènes menacent la vie des populations, les forcent à fuir, perturbent la production alimentaire et dévastent les moyens de subsistance.
Et ce n’est qu’un aperçu de ce qui nous attend si nous n’agissons pas contre le changement climatique. Le temps presse. Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, exhorte le monde à faire preuve de solidarité : « L’urgence climatique est une course que nous perdons, mais nous pouvons la gagner … enfilons nos chaussures et gagnons la course climatique pour nous tous.” Pour faire courir le monde contre l’horloge de la crise climatique, OCHA et ses partenaires humanitaires ont lancé #TheHumanRace – un défi mondial pour l’action climatique en solidarité avec les personnes qui en ont le plus besoin – pour mettre les besoins des personnes vulnérables face aux changements climatiques au premier plan durant le sommet des Nations unies sur le climat (COP26) en novembre 2021. Le point culminant de la course pour l’humanité sera la Journée mondiale de l’aide humanitaire, le 19 août. Dans la course contre la crise climatique, personne ne doit être laissé de côté, y compris ceux qui sont déjà confrontés à des crises humanitaires.
« Le Sahel est une zone particulièrement sensible au changement climatique. Les températures augmentent une fois et demie plus vite que dans le reste du monde », a déclaré Julie Bélanger, cheffe du bureau régional d’OCHA pour l’Afrique de l’ouest et du centre. « Les catastrophes soudaines telles que les inondations ont presque doublé entre 2015 et 2020. En conséquence, environ 80% des terres agricoles de la région sont affectées par la dégradation, réduisant considérablement les sources de nourriture », a-t-elle ajouté.
Partout en Afrique de l’Ouest et du Centre, les gens luttent pour avoir une nourriture adéquate et suffisante. Plus de 31 millions de personnes à travers la région ne savent pas d’où viendra leur prochain repas. « Le climat est un moteur de la faim », a déclaré le directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest du Programme alimentaire mondial (PAM) Chris Nikoi. « Cela s’ajoute à une combinaison complexe de défis, notamment la pauvreté chronique, la détérioration de la sécurité et les retombées socio-économiques dues à la COVID-19. Le PAM s’est engagé à sauver des vies dans les situations d’urgence climatique, à aider les communautés à se remettre sur pied et à renforcer leur résilience afin qu’elles soient en mesure de mieux résister aux chocs futurs ».
Les aléas climatiques affectent particulièrement les femmes et les filles, qui supportent souvent de lourds fardeaux pour subvenir aux besoins de leurs familles, que ce soit en se privant de repas pour nourrir les autres ou en parcourant des distances de plus en plus longues pour trouver de l’eau potable et de la nourriture appropriée. Dans le bassin du lac Tchad, alors que la sécheresse rend l’eau de plus en plus rare, les femmes et les filles sont obligées de parcourir de longues distances pour trouver de l’eau potable, ce qui augmente leur exposition au harcèlement sexuel et aux agressions loin de chez elles.
Les effets climatiques ont également un impact important sur l’accès humanitaire. Les conditions climatiques difficiles peuvent retarder la livraison d’une aide vitale et exposer les travailleurs humanitaires au danger. Alors que le climat devient plus instable, les pluies plus abondantes et les inondations plus fréquentes, une réponse humanitaire rapide devient de plus en plus difficile. De plus, la situation sécuritaire s’aggrave et les attaques contre les travailleurs humanitaires se multiplient. Ils sont nombreux à avoir été enlevés et tués.
« Nous sommes actuellement obligés de redoubler d’ingéniosité pour accéder aux communautés et leur apporter une aide humanitaire en temps opportun où qu’elles se trouvent », déclare le Représentant régional d’Action Contre la Faim pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Mamadou Diop. « L’accumulation d’insécurité, les mesures nationales dans les pays où la sécurité est compromise dans certaines zones et l’impact du changement climatique compliquent notre travail », a-t-il ajouté. La Journée mondiale de l’aide humanitaire rend hommage aux travailleurs humanitaires tués et blessés dans l’exercice de leurs fonctions, ainsi qu’à tous les travailleurs humanitaires et de santé qui continuent, malgré les défis, à fournir un soutien vital et une protection aux personnes qui en ont le plus besoin.
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