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L’arrestation de Sonko n’a absolument rien à voir avec sa condamnation pour corruption de la jeunesse, selon le procureur  

L’arrestation du leader de Pastef-Les patriotes (opposition), Ousmane Sonko, n’a absolument rien à voir avec l’affaire de viol et de menaces de mort dans laquelle il a été condamné par contumace à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’, le 1er juin dernier, a précisé, samedi, le procureur du tribunal de grande instance de Dakar, Abdou Karim Diop. ‘’L’arrestation d’Ousmane Sonko n’a absolument rien à voir avec la procédure dans laquelle il a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Il a été arrêté pour autre chose’’, a déclaré M. Diop lors d’un point de presse. Selon lui, l’opposant arrêté vendredi et placé en garde à vue est poursuivi en justice pour sept chefs d’accusation, dont celui d’appel à l’insurrection. ‘’Il sera poursuivi pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sureté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, mais également vol de téléphone portable’’, a-t-il dit. ‘’Le parquet pouvait le faire arrêter, car la décision est devenue définitive. On ne l’a pas fait arrêter, on lui tendait la perche pour qu’il se constitue prisonnier’’, a ajouté le chef du parquet de Dakar. M. Sonko n’a pas comparu devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar, qui l’a reconnu coupable de ‘’corruption de la jeunesse’’. Jugé pour des faits de viol et de menaces de mort sur la demoiselle Adji Sarr, il a déclaré n’avoir jamais reçu une convocation de la chambre criminelle lui demandant de comparaître. La juridiction l’a démenti.

‘’Pillages’’

La peine de prison requise est susceptible de l’empêcher de présenter sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024, selon ses avocats. Abdou Karim Diop a projeté devant les journalistes une vidéo dans laquelle Ousmane Sonko fait des déclarations qu’il qualifie d’‘’appels à l’insurrection’’, lesquels ont engendré ‘’des séries de manifestations violentes, qui ont troublé l’ordre public’’ et occasionné des ‘’pillages’’. ‘’Dans le but de renforcer la sécurité sur le territoire national et d’assurer la protection des personnes et des biens, en parfaite symbiose avec les forces de défense et de sécurité, nous avons mené des opérations d’investigation, lesquelles ont permis d’identifier Ousmane Sonko comme l’instigateur de troubles’’ survenus dans le pays, a soutenu M. Diop. ‘’De retour de la prière du vendredi, les agents des renseignements généraux postés devant mon domicile […] se sont mis à me filmer. J’ai […] arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d’effacer les images qu’elle a prises, ce qu’elle refusa’’ de faire, a expliqué Ousmane Sonko sur son compte Twitter, avant son arrestation. La coalition Yewwi Askan Wi (YAW), dont est membre le parti politique d’Ousmane Sonko, ‘’condamne énergétiquement cette énième dérive d’un pouvoir autoritaire et violent’’. Dans un communiqué, la conférence des leaders de YAW ‘’exige’’ aussi ‘’la libération immédiate et sans condition’’ de M. Sonko. ‘’Ousmane Sonko ne se sent nullement concerné par ce prétexte procédural grotesque’’, rapporte le journal Sud Quotidien dans son édition de samedi, citant les avocats de l’opposant.

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