Ceci n’aurait rien dû avoir d’une réflexion puisque ça partait d’une intention de satisfaire mon appétit insatiable pour les douceurs sucrées (Pardonnez moi Seigneur, la gourmandise est un péché capital mais Votre Clémence est infinie). J’étais donc tranquillement en train de finir mon repas au resto le Regal, au Cap Skirring (du calme les gars, c’était pour le boulot) quand la serveuse me proposa une spécialité-maison pour le dessert : du sorbet au “solome” (dialium guineense aussi appelé tamarinier velours ou tamarinier noir).
-Solome ? Me dis-je. Ca doit être tentant. Au goûter, c’était ren-ver-sant ! Passé le moment d’extase gustative, la réflexion me vint de dire à un responsable d’une société locale : 《en quantité industrielle, ce truc là aurait fait un tabac sur le marché national》. Et c’est justement ce sentiment de gâchis d’un énorme potentiel qui m’a hanté dès que j’ai foulé, pour la 2e fois, le sol très généreux de Ziguinchor pour la semaine du 8juin. Ce n’était donc pas une légende que les Casamançais mangent des fruits directement cueillis des arbres. Que ceux tombés étaient “défendus”, hormis pour les animaux en quête de pitance et pour lesquels les cochons esseulés et les vaches en troupeaux ne sont pas gênés d’ailleurs.
《La région sud est en rémission précaire d’un long conflit armé. C’est la seule explication par laquelle je me suis berné pour tenter de comprendre le surplace économique de la Casamance. En poussant la réflexion, on constate que la région la plus arrosée du pays n’est malheureusement pas un cas isolé. Le Sénégal a 30,8 d’hectares de terres arables (19% du territoire) selon la FAO, les fleuves Sénégal, Casamance, Gambie, Saloum, ainsi que la Falémé. Le pays trouve pourtant le moyen de barboter en pleine insuffisance alimentaire, et une fourniture très intermittente en eau. Jusqu’à quelle trivialité faut-il descendre pour expliquer aux politiques que les nouvelles frontières du développement sénégalais doivent bouger concrètement de l’Ouest vers, au moins, le Sud et la Vallée du Fleuve ? Pour en revenir à mon sorbet au solome, prière de bien indiquer à votre frère, en détresse alimentaire aigüe, où trouver un tel régal à Dakar.
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