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Grand débat : Macky Sall prêt à se renier p🤥ur s’accrocher au pouvoir ?

Poussé par une bonne partie de sa famille biologique et politique à déposer la candidature de trop, Macky Sall n’a qu’une option pour ce faire : renier effrontément ses engagements. Poussera-t-il, OUI ou NON, le bouchon aussi loin ? Là est la question à laquelle il se refuse de répondre jusqu’à nouvel ordre. Décryptage.

Dans son livre autobiographique intitulé « Le Sénégal au Cœur », publié un peu avant l’élection présidentielle de 2019, le président Macky Sall à la page 165 déclarait : « me voici de nouveau devant vous en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat ». Depuis lors, beaucoup d’eau semble avoir coulé sous les ponts. Après une période d’omerta imposée à ses collaborateurs sur la question du troisième mandat, la parole se libère de plus en plus dans la galaxie présidentielle. De nombreux responsables, et pas des moindres, relancent le débat et clament qu’il a bien le droit d’être candidat à sa propre succession en 2024.

En 2017, le président de la République laissait entendre que le nombre de mandats n’a pas été modifié par la Constitution adoptée à l’issue du référendum de 2016. Il assurait que le débat sur le troisième mandat n’avait pas lieu d’être. “Je suis dans la logique de ne pas dépasser deux mandats si le peuple sénégalais me fait confiance en 2019. Donc ce débat ne doit pas nous faire perdre du temps” disait-il. “Le nombre de mandats n’a pas été modifié. Pourquoi entamer une discussion sur un débat qui n’a pas lieu d’être, un débat de 2024 ? ” s’interrogeait-il. Pour lui, la réforme constitutionnelle de 2016 s’est faite sans arrière pensée.

“Nous avons engagé une réforme majeure de la Constitution par voie référendaire. Justement c’était pour arrêter le débat puisque nous avions une majorité totalement qualifiée au parlement, mais nous avions choisi de consulter directement le peuple sur une réforme très sérieuse, très constructive, très consolidante de la Constitution pour régler principalement la question de la durée et du nombre de mandats du président de la République ainsi que du mode d’élection. Et cette question a été définitivement fixée dans cette Constitution. D’ailleurs en 2016 ce dont il était question c’était moins le nombre de mandats que la durée. On devait passer du septennat au quinquennat bloqué; mais le nombre de mandats c’est réglé depuis très longtemps, c’était deux mandats. Donc le nombre de mandats n’a pas été modifié. Pourquoi engager une discussion sur un débat de 2024, un débat qui n’a pas lieu d’être puisque je suis dans la logique de ne pas dépasser deux mandats si le peuple sénégalais me fait confiance en 2019”.

Macky Sall

Fin décembre 2019, face à la presse, Macky Sall a relancé la polémique en refusant de répondre de manière tranchée à une question sur une potentielle candidature en 2024. Son fameux “ni oui ni non” a donné à croire qu’il n’excluait pas de tenter de se maintenir au pouvoir malgré ses précédentes promesses.

De plus, Macky Sall a laissé entendre en mai dernier que la limitation des mandats en Afrique pouvait être contraire à l’idée du développement car les procédures qui conditionnent le décaissement de fonds causaient d’énormes lenteurs.

https://youtube.com/watch?v=oY10mut1fuw

Comme le rappelait Cheikh Tidiane Dieye en juin dernier, « le Sénégal fait partie des trois pays (avec la Côte d’ivoire et le Togo) qui ont refusé de signer la charte de la CEDEAO, qui veut limiter les mandats des chefs d’Etats dans la zone à deux ». Selon le coordonnateur de la plateforme Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg, cette position de l’Etat du Sénégal démontre des dispositions de Macky Sall à briguer un troisième mandat. « Curieux, regrettable, inédit, qui aurait cru qu’il arriverait un jour où le Sénégal, pays référence en matière de démocratie dans la sous-région? C’est le Sénégal à travers le ministre des Affaires étrangères qui a refusé qu’on inscrive la limitation des mandats dans la Cedeao », a regretté le président de la plateforme Avenir « Sénégal bi gnu begg ».

La question du troisième mandat est visiblement loin d’être tranchée. A quel Macky Sall se fier? La est la question.

Mohamed NDJIM

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