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Forum d’Assouan : Macky Sall plaide pour une gouvernance plus juste

La deuxième édition du Forum d’Assouan s’est ouverte lundi 1er mars au Caire sous la présidence du chef de l’État égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, sur le thème : « Façonner la nouvelle normalité de l’Afrique : récupérer plus fort, reconstruire en mieux ».

« L’année dernière, les défis imposés par la crise nous avaient amenés à redoubler d’efforts pour réaliser les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. La concrétisation de la ZLECAf en est le meilleur exemple, a déclaré le président égyptien à l’ouverture de la rencontre. Aujourd’hui, nous devons nous accorder sur les meilleures solutions et opter pour les meilleurs instruments afin de consolider nos efforts communs pour mieux reconstruire et dépasser la crise. »

Tous les intervenants ont souligné le contexte sanitaire lié au Covid‑19, à l’origine d’une récession économique et qui demande des mesures fortes et urgentes. Un appel à un allègement du fardeau de la dette dans le sillage de l’initiative des pays du G20 a été renouvelé ainsi qu’un renforcement des capacités de production nationales de médicaments à moindre coût. La nécessité d’une souveraineté industrielle est revenue dans les discours de plusieurs chefs d’État. Par ailleurs, un hommage a été rendu à Cyril Ramaphosa, président sud-africain, pour ses initiatives en vue d’une riposte efficace face au Covid‑19.

Le président du Sénégal, Macky Sall, a plaidé pour « une gouvernance mondiale plus juste, un partenariat plus équilibré et mutuellement bénéfique ». Il a invité ses homologues au prochain Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, prévu au second semestre 2021 sur le thème : « Enjeux de stabilité et d’émergence en Afrique dans un monde post-Covid-19. »

Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a mentionné le fait que l’Afrique avait franchi la barre symbolique des 100 000 décès dus au Covid‑19, avec l’apparition d’une nouvelle souche. Pour lui, « la crise sanitaire, aussi grave soit-elle, ne doit pas occulter les défis sécuritaires ». Le président burkinabé, a appelé à nouveau à l’annulation de la dette des pays africains, précisant que les pays du Sahel « consacrent 20 à 30% de leurs budgets nationaux à la sécurité. » Le président Kaboré a exposé un projet de « technopole pharmaceutique abritant des unités industrielles, des laboratoires pour la recherche et la formation ainsi qu’un espace d’accueil des praticiens de la médecine traditionnelle au Burkina. »


Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a insisté sur le caractère « primordial d’une mise à jour des infrastructures nationales de santé et du modèle de financement de la santé ». Pour lui, il est urgent de « renforcer les capacités des Centres de contrôle des maladies, de ratifier l’accord sur l’Agence africaine des médicaments », et d’aller vers la mise en œuvre de « la feuille de route de l’architecture africaine de paix et sécurité. »

Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, a plaidé pour des « réformes structurelles des systèmes de santé » afin d’accélérer l’industrialisation du continent et la production locale de médicaments : il a décliné l’initiative « One District, One Factory » (une localité, une usine).

Le président du Rwanda, Paul Kagame, a rappelé l’importance de la solidarité continentale et le rôle primordial de la Zone de libre‑échange continentale africaine pour renforcer les pays du continent.

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, a insisté sur le défi sécuritaire, citant « le retour bruyant des armes, faisant de l’insécurité le défi numéro un du développement de l’Afrique (…). J’ai proposé le lancement d’un indice sécuritaire de l’investissement pour lier l’investissement à la sécurité en Afrique. Nous avons besoin d’un système de défense sanitaire. C’est pourquoi nous devons garantir le succès de la Zone de libre-échange continentale. »

Pour sa part, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a lancé un appel puissant en faveur de la disponibilité des vaccins, qui « doivent être un bien public mondial accessible partout et pour tous. » Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a, lui, fait état du « besoin d’une gouvernance globale plus efficace des urgences sanitaires. L’Afrique a appris sur ses vulnérabilités et capacités à organiser une réponse. » Il a rappelé le lien entre paix, sécurité et développement.

Plusieurs autres chefs d’État ont pris part virtuellement à l’évènement : Ali Bongo Ondimba (Gabon), Salva Kiir (Soudan du Sud), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Évariste Ndayishimiye (Burundi) et Kaïs Saïed (Tunisie).

Le Forum d’Assoun II réunit des dirigeants de gouvernements, d’organisations régionales et internationales, d’institutions financières, du secteur privé et de la société civile, des universitaires et des experts ainsi que des praticiens pour une discussion orientée vers l’action et tournée vers l’avenir sur les nouvelles menaces, défis et opportunités à venir. En décembre 2019, le Forum avait pour thème : « Un agenda pour la paix, la sécurité et le développement durables. »

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