À Bamako, la guerre de l’information se poursuit. Dernière polémique en date : le financement, par l’UE, d’une formation destinée à des blogueurs. Certains soutiens de la junte y voient une manière de manipuler l’opinion souligne Jeune Afrique.
Voilà quelques jours, les réseaux sociaux maliens se sont lancés dans une nouvelle chasse aux sorcières. Dans leur viseur : des blogueurs, à « identifier » et à « vilipender », selon les mots de certains internautes. Leur tort ? Avoir participé à des formations de l’Union européenne (UE), destinée à une centaine de blogueurs maliens et visant à « promouvoir le professionnalisme dans le secteur des médias sociaux ». Financée à hauteur de 72,4 millions de francs CFA (un peu plus de 110 000 euros), la formation s’est accompagnée d’un appui matériel de 170 millions de francs CFA (259 000 euros).
Un appui auquel de nombreux internautes ont immédiatement prêté des objectifs cachés, estimant que l’UE cherchait à « corrompre » des journalistes et des influenceurs maliens. Tanum Leele, alias Aganisha, une blogueuse mauritanienne, qui se présente comme « panafricaniste et anti-impérialiste », a été l’une des premières à donner l’assaut. « L’Union européenne, en pleine guerre de communication avec le Mali, déverse des millions de CFA sur de jeunes blogueurs maliens désargentés », s’est-elle indignée sur Twitter, le 7 mai, dans un commentaire repris des centaines de fois ajoute Jeune Afrique.
« Quand on participe à une formation financée par la France ou par l’Union européenne, on est immédiatement accusé d’être un ennemi du Mali, instrumentalisé et corrompu », s’agace Ousmane Makaveli, blogueur et photographe, qui, bien que n’ayant pas participé à ladite formation, a rapidement réagi sur les réseaux sociaux. « L’État malien lui-même reçoit des aides et des financements extérieurs. Est-il vendu pour autant ? », s’interroge-t-il.
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