Je me tiens devant vous aujourd’hui, non pas en tant que simple vendeur ambulant, mais en tant qu’individu qui lutte pour sa survie, pour sa dignité et pour le droit fondamental de gagner son pain. Nous, les vendeurs ambulants, sommes des artisans de la vie quotidienne, des personnes qui, avec détermination et courage, cherchent à subvenir aux besoins de nos familles.
Il est vrai que nos étals occupent l’espace public de manière anarchique, mais laissez-moi vous expliquer pourquoi nous en sommes arrivés là. Les opportunités de travail sont rares, les emplois formels sont limités, et pour beaucoup d’entre nous, l’unique voie pour survivre est de prendre place sur les trottoirs et les rues. Nous ne choisissons pas cette voie par plaisir, mais par nécessité. C’est un choix difficile dicté par des circonstances encore plus difficiles.
Nous sommes des travailleurs acharnés, en quête de pitance quotidienne, des contributeurs à l’économie de ce pays. Nous ne sommes pas des criminels, mais des individus cherchant simplement à survivre. Nous sommes des pères, des mères, des frères et des sœurs, qui, malgré les obstacles, continuent à lutter pour assurer un avenir meilleur à nos enfants.
Je comprends que l’ordre et la gestion de l’espace public soient importants pour le bon fonctionnement de notre société. Cependant, je vous implore de considérer l’aspect humain de cette situation. La réponse à notre présence dans les rues ne devrait pas être la répression, mais plutôt des solutions concrètes qui nous permettent de gagner notre vie de manière digne et légale.
Nous demandons simplement des opportunités équitables, des alternatives viables pour exercer notre gagne-pain sans être constamment menacés de déguerpissement. Nous ne sommes pas vos ennemis, mais des citoyens cherchant à contribuer positivement à notre société pour ne pas tendre la main ou sombrer dans la délinquance.
Je vous demande donc, au nom de tous les vendeurs ambulants du Sénégal, de considérer notre situation avec compassion et empathie. Travaillons ensemble pour trouver des solutions qui préservent à la fois l’ordre public et nos moyens de subsistance. Permettez-nous de continuer à gagner notre pain de manière décente, car au fond, tout ce que nous cherchons, c’est à vivre dignement.
Je vous remercie.
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