Dans le district des 18 montagnes, situé dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, premier pays producteur de cacao au monde, la lutte contre la contrebande de cacao s’intensifie. Depuis le début de l’année, plus de 100 000 tonnes de cacao auraient quitté frauduleusement le territoire ivoirien. Au Liberia et en Guinée voisine, le kilo est acheté trois à cinq fois plus cher qu’en Côte d’Ivoire (1500 Francs CFA/kilo).
Nombreux sont les contrebandiers qui font fi du risque d’aller en prison et profitent de ce juteux business pour faire passer des sacs de cacao de l’autre côté de la frontière et empocher l’argent. Ils n’ont peur de rien : moto, camions, pirogues, à pied : tous les moyens sont bons pour alimenter ce trafic incessant vers les pays voisins car la frontière est poreuse, sans aucun contrôle sur des centaines de kilomètres.
Exceptionnellement, Arte a eu accès à l’armée ivoirienne qui surveille tant bien que mal ses frontières, avec un manque d’homme et de moyens, pour ne pas laisser s’enfuir son précieux or noir, le cacao. La parole est donnée aux petits producteurs de cacao qui vivent en marge dans la misère depuis des décennies dans l’une des régions paradoxalement les plus riches de Côte d’Ivoire. Inquiets de voir leur niveau de vie continuer à décroître, ce sont eux les perdants de l’explosion des prix du cacao sur le marché mondial.
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