Deux partenaires du Sénégal et pas des moindres, en l’occurrence la France et la Turquie, sont à couteaux tirés sur fond de tensions confessionnelles. Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan se regardent en chiens de faïence. La pomme de discorde porte, rappelons le, sur la posture de l’Etat français vis-à-vis des caricatures du prophète de l’islam.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi 26 octobre au boycott des produits français, prenant la tête de la colère grandissante dans le monde musulman contre Emmanuel Macron après que ce dernier a défendu la liberté de caricaturer le prophète Mahomet.
En odeur de sainteté aussi bien avec Macron qu’Erdogan, Macky Sall, président d’un pays majoritairement musulmane, est assis entre deux chaises. En janvier 2015, il n’avait pas hésité à témoigner sa solidarité à la France en participant à la marche de Charlie Hebdo. Sa présence à cette manifestation était mue, disait-il, par une volonté d’indiquer que le Sénégal s’indignait face à ces méthodes barbares, intolérantes et inacceptables”.
Toujours au nom de la lutte contre le terrorisme, Macky Sall avait fait preuve d’un activisme débordant pour faire fermer, sur injonction d’Erdogan, les écoles Yavuz Selim réputées proches de la confrérie turque de Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être à l’origine de la tentative de coup d’État durant l’été 2016. Devant des partenaires de premier plan aux positions inconciliables, il a opté pour une position de réserve face à l’actualité. La question est de savoir s’il apporte toujours son soutien aux caricaturistes de France après l’usage de productions blasphématoires comme supports pédagogiques.
Elie MANE
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