Sonko parvient-il à vivre ? Son nom est sur toutes les lèvres. Aimé ici, lynché ailleurs, il garde le silence. Depuis son lit d’hôpital, il regarde le cirque politico-religieux des derniers jours. Interdit de circuler et de se prononcer, il cogite sur la stratégie idéale, efficiente et optimale pour en finir avec le régime actuel. Son seul et unique alter ego est Macky Sall. Chaque acte posé par l’adversaire est analysé et phagocyté par une riposte proportionnelle. Ses hommes de main sont à pied d’oeuvre. Juan Branco menace avec des plaintes à la CPI. Guy Marius Sagna sillonne l’Europe, chauffe la Diaspora et envoie des signaux à Dakar. Sur place, ici, Amadou Ba et Daff gèrent la boutique. Me Bamba Cissé et ses collègues déposent les recours requis pour casser le refus de la Dge de fournir des fiches de parrainage à Ousmane. Lui refuser ce qui avait été accepté à Karim Wade c’est délibérément afficher la volonté du pouvoir d’exclure Ousmane du scrutin de février. La plus belle des victoires est celle acquise dans la dignité et la droiture. Vaincre sans triomphe donne un goût amer à la victoire. Les candidats de légitimation d’une victoire frauduleuse qui se dessine doivent refuser de participer à la mascarade. En 2019, Sonko, minimisé par l’adversaire, a été autorisé à compétir. Sa troisième place l’a, depuis lors, excommunié. Cette fois, il est ajourné d’office. L’adversaire ne prend aucun risque. Il n’organise pas une élection présidentielle. Il organise une sélection présentielle. Les candidats retenus seront des contorsionnistes sionistes devant le Dieu Pouvoir, le Prince Argent et le Satan Politique. Ousmane ne veut aucun des trois précités. Il refuse la compromission à laquelle nous ont habitué bien des leaders et c’est pourquoi son élargissement tarde.
Ben Makhtar
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