Journaliste de talent, cheffe du desk culture du journal Le Quotidien, Mame Woury Thioubou n’en est pas moins une réalisatrice talentueuse qui a eu à porter le flambeau du cinéma sénégalais sur la scène internationale. Elle a pourtant été exclue du fonds Force Covid-19 censé soutenir les acteurs culturels impactés par la pandémie.
Le ministère de la Culture se distingue encore une fois par un manque de transparence et d’équité dans la répartition de fonds. C’était le cas en ce qui concerne l’aide à la presse qui a vu des groupes de presse crédibles, dynamiques, et productifs être écartés au profit d’affairistes à la petite semaine. C’est de nouveau le cas avec le fonds de résilience à la pandémie. Des affairistes ont pu s’organiser pour capter les fonds, au détriment d’acteurs émérites qui méritent respect et considération. Le ministère baigne manifestement dans la culture, pour ne pas dire le culte du bras long. Une situation qui interpelle au premier titre le protecteur des arts et des lettres, en l’occurrence Macky Sall. Il gagnerait à auditer l’utilisation des milliards du fonds de résilience.
Injustice
Fatou Kiné Sène dénonce l’injustice dont est victime Mame Woury Thioubou. Dans une tribune libre, elle met en relief l’absurde de la situation. La journaliste culturelle, bien au fait du sujet, retrace le parcours de Mame Woury Thioubou et donne 1001 raisons de la considérer comme la réalisatrice qu’elle est bel et bien.
“La Sénégalaise Mame Woury Thioubou est-elle cinéaste ou pas ? La question se pose aujourd’hui avec acuité parce que dans le cadre de la distribution de l’aide du fonds force Covid-19 destinée au sous-secteur du cinéma, on a décidé qu’elle n’est pas cinéaste, mais journaliste. Alors se demande-t-on que faut-il au Sénégal pour être considéré comme une réalisatrice ? 1- Une formation (à bonne école un plus) Mame Woury Thioubou est diplômée du Master II de réalisation de documentaires de créations de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal). Un master de référence dans notre sous-région où beaucoup de jeunes réalisateurs africains ont été formés. – Faire des filmsMame Woury Thioubou a réalisé plusieurs films depuis quelques années et son dernier court métrage « 5 étoiles » posant la problématique de l’émigration et des sans papier en France a représenté le Sénégal aux Journées Cinématographiques de Carthage en novembre 2019 en Tunisie où elle a remporté le TANIT DE BRONZE. Elle a réalisé un Long métrage « Fiifiré en pays Cuballo » produit par Sellou Diallo, cinéaste et enseignant à l’UGB de Saint-Louis. Ce dernier a remporté d’ailleurs en avril 2019 le Prix du Meilleur documentaire au festival Vues d’Afrique de Montréal au Canada et plusieurs autres distinctions.De son premier court métrage “Face à face” distingué par l’Ebène du meilleur film au Festival du film de quartier 2009 (FIFQ, Dakar), à son tout dernier film, le court métrage “5 Etoiles”, en passant par “Fiifiré en pays Thioubalo” (long métrage, 2019), primé plusieurs fois, “Agora braille” (2016) et “Une journée avec Ngoné” (2011), la réalisatrice ne cesse de questionner son quotidien voire sa vie en général. Elle a représenté le Sénégal partout dans le monde en tant que CINEASTE.Mame Woury Thioubou, soif de travail de terrain et d’une quête de la réalité a arpenté les chemins des rédactions après une maîtrise en géographie obtenue à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Beaucoup de cinéastes dans le monde y compris au Sénégal ont fait journaliste et réalisateur, l’un ou l’autre métier, des professions indépendantes et libérales.Aujourd’hui que faut-il de plus alors pour être CINEASTE ?” s’interroge Fatou Kiné Sène.
Culture du bras long
Partageant cette préoccupation, la présidente de l’association de la presse culturelle sénégalaise ( Apcs), Oumy Régina Sambou, témoigne et s’indigne à juste titre. “Je maintiens que ce sont des miettes ce fond force #Covid19 mais qu’on veuille jeter à la figure de Mame Woury Thioubou qu’elle n’est pas cinéaste parce qu’elle est aussi journaliste c’est n’importe quoi….Une jalousie mal placée….et lui dire qu’enfin de compte elle ne devrait pas de plaindre parce que son projet de film va être financé par Orange…..C’est petit. C’est minable….et ça ne vous honore pas vous du cinéma qui la voyait se battre comme une lionne pour s’en sortir (…) Personne d’autres plus qu’elle ne mérite cette aide…Vous en avez donné à vos Poulains journalistes.Vous en avez donné à des maisons de productions non impactées qui ont continué de tourner durant la pandémie.Vous en avez donné à des gens qui ne vous ont rien demandé….Et pour Mame Woury???C’est de la sorcellerie en plein jour!” dénonce Régina Sambou.
Face à la flagrance de l’injustice, Alioune Badara Mané dénonce de petits arrangements entre amis. “On a privilégié certains pour des raisons amicales au détriment des professionnels du cinéma mais force est de reconnaître que Mame Woury Thioubou restera toujours une réalisatrice qui continue à faire son chemin dans le secteur du cinéma au niveau national comme international” tonne-t-il. Le premier protecteur des arts et des lettres est interpellé.
Des gens qui disent diriger la culture et qui préfèrent dépenser des centaines de mille pour l’entretien d’un climatiseur ou son achat que de donner un coup de pouce à un projet culturel pouvant employé beaucoup de jeunes…
C’est pathétique !😡😡😡
Honte à vous
Ministère du népotisme et du clientélisme politique c’est désolant nous les animateurs culturels non recrutés nous dénonçons ce qui ce passe au ministère de la Culture