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Alternative-culture … première ! (Par Elie-Charles Moreau)

En l’espace de quelque 730 jours, entre 2020 et 2022, le monde est entré dans une nouvelle ère du sceau de l’histoire vécue en accéléré et expulsant, en continu, son trop-plein de gestes et de faits soit tragiques soit dramatiques ; ou les deux tout à la fois. En toutes les latitudes de la mappemonde, des vents imparables et des désirs inaliénables de liberté et de démocratie sont en train de souffler au point de faire fatalement vaciller des enceintes jusque-là infranchissables : autant de prisons physiques et mentales dans lesquelles nos peuples étaient tenus à carreau, bien malgré eux, se rongeant et les hardes et les sangs. Sans oublier les affres de la paupérisation des masses, de la cherté de la vie et, singulièrement, celles du désœuvrement latent des jeunes qui, par défaut sûrement et certainement parce que marris de promesses sans cesse non honorées, se convertissent à la pelle en chauffeurs de scooters ou en agresseurs à la petite semaine s’ils ne sont des deux statuts tout à la fois. Et, comme pour corser une telle situation, il est un foisonnement de réalités dures et tout à fait aptes à ébranler même les gens “au cœur de pierre”. Je ne ferai que les énumérer ; en diagonale et en vrac : les atteintes systématisées des libertés élémentaires, l’insécurité sans cesse grandissante, et suzerainement en folles errances, partout dans nos territoires et terroirs, l’accaparement par une minorité de compatriotes d’insolentes richesses et qu’ils gâchent au nez et à la barbe des nécessiteux comme d’ors et trésors mal acquis, l’arrogance étalée au grand jour de toutes ou presque toutes les Autorités, la fuite des cerveaux et des capitaux, les marchés au gré des affinités, la misère, non pas seulement intellectuelle,  mais se conjuguant en tous les secteurs et à tous les temps de l’existence. Et parce que je ne voudrais rien rajouter de mal et d’accablant au for intérieur de chacune et à chacun de nous, j’écourte et clos cet inventaire, pour laisser à chacune et à chacun de vous, possibilité, voire pouvoir, de le prolonger à sa guise. Parce que, surtout, entre 2020 et 2022, la mentalité humaine, universelle, dirait-on, a vachement évolué. 

Désormais, la pudeur et la peur, le fatalisme et le pessimisme, le désarmement mental et la soumission, l’impossible et les doutes ruineux, ne font plus partie du lexique des peuples. Ils ont laissé place au courage et au désir de dignité, aux effronteries négatives ou positives : simple affaire de contexte. Avec le temps, les peuples, pour nous limiter à notre Continent, ont acquis pleine conscience d’être La Force et de détenir La Force et, d’un jour à l’autre, exigent plus de Démocratie et de considération quant à leurs urgences et qui vont de la correcte et légitime satisfaction des “besoins animaux” au total recouvrement de toutes les souverainetés qui rendent respectables les États et confortent les nations et républiques respectées.

Tel est, en synthèse, le message que les générations nouvelles dans toutes les 54 afriques ont, de manière multiforme, commencé à faire parvenir aux gouvernants et régents apparentés, aux sociétés dites civiles et aux organisations non gouvernementales, aux médiateurs religieux et coutumiers, aux élites intellectuelles, aux partis et coalitions politiques et, fracassant les huis clos de tous les secrétariats restreints où s’établissent les ruses et astuces pour brider notre attitude, je veux dire nos aigreurs populaires, ce message a atteint les colonisateurs – anciens,  modernes et post-modernes – et fini de se propager dans le monde en entier. Mais, celles et ceux-là qui nous gouvernent et en général sans nous aviser décident à nos places, et celles et ceux-là, dans les hautes instances internationales, ordonnent les dettes à nos États, ont-ils entendu ce message que les jeunesses du Continent africain ont envoyé et n’ont de cesse de rappeler ? Il est possible d’en douter. 

La thèse de “l’exception sénégalaise” défendue, à cor et à cri, en tous les studios et supports cathodiques apparentés, et qui voudrait que notre pays soit épargné des rébellions et bruits de bottes qui secouent trop d’afriques et, en particulier, dans notre sous-région est d’une poignante absurdité. 

Au-delà du manque de clairvoyance politique et de la latence de réflexes sécuritaires d’une autre ère, une telle vision peut être tout à fait suicidaire. Il faut convenir d’un double évidence : les “printemps arabes” ont fait des vagues et il est trop de Tsunamis en immanence, pour ne pas dire en imminence. C’est avouer, haut et fort, que le temps des strip-tease intellectuels – même de haut vol – comme celui des débats sur le sexe des anges ou la dernière frasque de telle ou telle jetsetteuse est révolu ; sinon gagnerait à être du lot des combats d’arrière-garde. Partout, dans nos territoires, dans les villes comme dans les villages, tout le monde aspire à des changements profitables à tout le monde. Tout le monde souhaite changer d’avenir. Positivement, s’entend ! Et l’avenir, que dirait-il s’il lui était donné pouvoir de parole ? Mon désir est tout à fait opportun : celui de vivre intensément et pleinement le légitime et fol espoir des espaces et des temps où de moi on fait une question à résoudre parce qu’englobant les concepts et clés qui, universellement, nous restituent à nous-mêmes : Paix et Amour. Équité et Fraternité. Justice et Liberté. Partout, et en toutes latitudes de la planète, c’est le même vent de changement(s) des mentalités et des territoires, des paradigmes économiques et des relations entre États. En cette nouvelle donne, le Sénégal ne pouvait pas, ne peut pas et n’a pas le droit d’être en reste ou à la traîne. 

De nouvelles pages se sont ouvertes de notre Histoire et en chacune de nos trajectoires de vie. Nous avons missions de les remplir et accomplir de manière à avoisiner la perfection. 

En cette entreprise, en cette aventure devrais-je dire, nous partons avec un préjugé favorable et qui est un atout : l’adhésion sans réserve ou détour d’une majorité écrasante de jeunes (femmes et hommes) politiquement engagés, passionnés et passionnants, trop souvent exaltés, mais lucides, fermes et sur le qui-vive, déterminés et prêts à voir se concrétiser les légitimes aspirations des populations à la dignité et à la liberté, à la justice et à la cohésion sociales. Dans cette nouvelle donne, les systèmes et régimes en exercice se doivent de surtout éviter de ruser avec les populations en donnant seulement l’impression, voire l’illusion, de changer les choses et autres noises dans La Cité. Pour notre pays, comme pour beaucoup d’autres dans le Continent, l’heure de vérité a sonné, opportune et clairement indiquant qu’il n’est de choix que l’instauration et la crédibilisation de la Démocratie sur des fondations et piliers qui la rendent inébranlable et à effets positifs sur les droits et conditions de vie des populations. Cette exigence est portée, avec vigueur, par une nouvelle conscience citoyenne s’exprimant dans les actes et la voix d’organisations de la société dite civile, de la jeunesse et, plus amplement, dans les agissements d’agents – certes, non assermentés – mais d’alertes et d’influences considérables. Plus qu’une évolution et davantage qu’une simple ébullition, c’est une révolution qui éclate dans notre culture politique, secouant la crétinerie de trop d’idées et la nature d’autant de rencontres et émissions audiovisuelles en général. Mais, si la coalition des forces “vives” est, pour certaines gens, un impératif et pour d’autres une source de désordre, il demeure que le levier de tous les changements bénéfiques pour la République et pour la Nation est du ressort du Chef de l’État. Les soucis de préservation de la paix et de consolidation du cousinage et de la parenté “à plaisanterie”, mixés à la sincère volonté de défense des intérêts supérieurs de la nation et à un sens élevé de l’État sont autant de faits qui plaident pour la rupture véritable et irrémissible d’avec les normes et pratiques qui ont cours depuis quasiment 60 hivernages erratiques. Ce serait tout à l’onneur du Président Macky Sall de semer “son monde” de conseillers et de “compagons” en prenant les devants pour prêter oreille attentive à l’intelligence critique des opposants et citoyens apparentés au lieu de continuer à écouter les chants des flagorneurs et autres courtisans. Déjà que de partout au monde, désormais, on s’accorde au moins sur cette double évidence : que les laudateurs et compères dénaturent les faits et que les sirènes ne chantent que faux. 

Le Sénégal est à la croisée des chemins. Et en cette confluence, il est énormément de réalités positivement appréciables et autant d’ecueils qui paraissent n’exister que pour travestir et souiller les essentielles valeurs consignées dans la Thora, la Bible et le Coran : les trois livres révélés qui nous servent de repères et de refuges, de livres de référence et de guides de bonne vie et moeurs ; qui plus est de parchemins et viatiques dans les désordres ardemment désirés par les parrains et agents de propagation d’on ne sait encore quel Nouvel Ordre universel. 

Dès lors, il est aisé d’imaginer et, mieux, d’avoir assurance que des défis majeurs sont à relever. Et ce sont autant de chantiers, non seulement à mener à terme, mais à sécuriser. Pour nous-mêmes. Pour nos enfants. Pour les enfants de nos enfants. Et les enfants des enfants des enfants de nos petits-enfants. Et ainsi. Et ainsi de suite. Et ce jusqu’au matin dernier du monde ! C’est le minimum que nous devons aux Prophètes et autres Saints-Esprits qui nous sont icônes et lumières ; qui plus est quand les temps deviennent angoissants, plus que préoccupants et terrifiants. 

C’est le minimum que nous devons au Bon Dieu, en cette guerre sans merci qui l’oppose au Diable et à ses cliques. Et cela remonte à très très loin : aux premiers balbutiements du monde. Bien avant Adam. Bien avant Eve. Bien avant Mathusalem. Bien avant Lucie. “Et Elam. Et Akkad. Et Sumer.” 

En synthèse, tels sont les objets et objectifs qui ont présidé à la naissance de cet autre mal nécessaire qu’est le Mouvement “Alternative-Culture” : un Mouvement fait de tous les mouvements et associations, qui les vaudra tous parce que né de la volonté de convertir en destin les textes et bréviaires spirituels que nous ont laissé en legs des intellectuels de premier ordre et qui vont du Cheikh Oumar Foutiyou Tall au Cardinal Hyacinthe Thiandoum; en passant – naturellement – par Maodo Malick Sy et Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Serigne Babacar Sy et Fadilou Mbacké, Cheikh Al Islam et Mame Abdoul Aziz Sy Dabbax, Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum et toute une lignée de walis et soufis qui nous rendent à nous-mêmes.  

Elie-Charles Moreau

Initiateur et Président  

Un commentaire

  • il y a au moins une faute, au moins une! Quand on fait le choix d’écrire doctement, faut ensuite relire rigoureusement! Nous n’avons pas tout lu! Juste les premiers paragraphes et ensuite le dernier! Merci