Alioune Tine, expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, a appelé ce mercredi 23 septembre, les responsables du coup d’État à libérer plusieurs responsables politiques détenus par la junte, dont l’ex-Premier ministre, Boubou Cissé. Alioune Tine s’est d’ailleurs dit « extrêmement préoccupé par le fait que les personnes arrêtées par les responsables du coup d’État ont été arbitrairement privées de leur liberté pendant plus d’un mois ». Il laisse entendre, sur le site internet de l’Onu, qu’ « il n’y a aucune base légale pour la détention de l’ancien Premier ministre, de l’ancien Président de l’Assemblée nationale et d’autres anciens responsables gouvernementaux maliens arrêtés lors du coup d’État du 18 août ».
Sur les 18 personnes arrêtées par les putschistes le 18 août, au moins 13 sont toujours détenues « illégalement au camp militaire de Kati à Bamako, malgré les appels à leur libération lancés par la cheffe des droits de l’homme, Michelle Bachelet, le Secrétaire général de l’ONU António Guterres, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) », a rappelé Tine invitant le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) – organe de direction mis en place par les militaires putschistes – à « respecter les obligations internationales du Mali en matière de droits de l’homme ».
« Toute personne arrêtée pendant le coup d’Etat doit être libérée immédiatement et sans condition », a-t-il fait valoir, relevant que ces détentions sont « contraires aux instruments internationaux et régionaux des droits de l’homme auxquels le Mali est partie ». En vertu du droit international, « toute personne arrêtée doit être informée, au moment de son arrestation, des raisons de son arrestation et, dans le plus court délai, de toute accusation portée contre elle », a-t-il souligné.
L’expert onusien exhorte, en outre, le CNSP, les responsables de la junte au pouvoir, à respecter scrupuleusement les droits des personnes arrêtées, notamment le droit de communiquer avec leurs familles et leurs avocats et de recevoir des visites, en particulier des membres de leur famille.
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