Lors d’une visite sur place, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a lancé jeudi 28 août un appel international de fonds, Li Beirut (« Pour Beyrouth » en arabe), afin de soutenir la réhabilitation des écoles, des bâtiments du patrimoine historique, des musées, des galeries et de l’économie créative, très gravement touchés par les explosions meurtrières qui ont secoué la capitale libanaise le 4 août.
Source Unesco
En lançant Li Beirut, la Directrice générale a exprimé la solidarité indéfectible de l’UNESCO auprès du peuple libanais : “l’UNESCO, dont le Liban est membre fondateur, se tient à vos côtés pour mobiliser la communauté internationale et soutenir le redressement de la ville par et pour la culture, le patrimoine et l’éducation” a-t-elle déclaré.
La Directrice générale a insisté sur l’engagement de l’UNESCO à appliquer les normes internationales professionnelles et de gestion les plus exigeantes dans les actions de soutien à l’éducation et à la culture dans le cadre de l’aide des Nations unies au Liban. « J’appelle solennellement à protéger – par des mesures administratives et règlementaires adaptées – le centre historique des ravages de la spéculation immobilière et des transactions fondées sur le désarroi et la vulnérabilité des habitants » a-t-elle ajouté.
En plus de son rôle de coordinateur des efforts des Nations Unies pour le relèvement de l’éducation à Beyrouth, qui nécessitera un financement initial de 23 millions de dollars US, l’UNESCO s’est engagée à réhabiliter 40 des 159 écoles touchées grâce aux fonds déjà collectés. Dans les prochains mois, l’UNESCO donnera la priorité au financement de la scolarisation et de l’enseignement à distance, une question urgente pour les 85 000 élèves touchés. « Nous relèverons Beyrouth en réhabilitant les écoles, préoccupation majeure des familles et l’une des clés de l’avenir du Liban » a exprimé la Directrice générale. À cette fin, la Coalition mondiale pour l’éducation mise en place par l’UNESCO lors de la crise du COVID-19 organisera une session spéciale sur la situation au Liban le 1er septembre.
L’UNESCO accompagnera également les efforts de coordination internationale pour la réhabilitation et la reconstruction de la culture et du patrimoine de Beyrouth et collectera des fonds pour répondre à la crise qui touche le secteur culturel. « Nous devons agir en préservant l’esprit de la ville, reconstruire dans le respect de l’histoire et du caractère unique des quartiers touchés, en soutenant leur énergie créative » a précisé Audrey Azoulay. Selon les premières estimations préliminaires, un demi-milliard de dollars est nécessaire pour soutenir le patrimoine et l’économie créative au cours de l’année à venir, les musées, les galeries et les institutions culturelles ayant subi des pertes de revenus substantielles. L’UNESCO mènera des interventions prioritaires pour stabiliser, sécuriser et sauvegarder plusieurs bâtiments historiques situés dans les quartiers les plus touchés.
Dans le cadre de ces actions, Mme Azoulay a ajouté : “Nous sommes déterminés à mobiliser la communauté internationale tant pour le patrimoine bâti et les musées que pour le secteur créatif durement touché, en soutenant les artistes et les professionnels de la culture, que l’UNESCO réunira également lors de trois débats ResiliArt en septembre”. Pour financer ces opérations sur le terrain, une conférence des donateurs de l’UNESCO pour Beyrouth sera organisée avant la fin du mois de septembre 2020.
Au cours de sa visite de deux jours, la Directrice générale a souhaité rencontrer des artistes, des personnalités du secteur culturel et des industries créatives, y compris des ONG et des partenaires locaux pour comprendre leurs besoins immédiats et futurs.
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