CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Les processus électoraux qui ponctuent les processus politiques sont d’une importance capitale dans tout projet démocratique car déterminant la qualité de la gouvernante et surtout celle des légitimités qui en découlent. Le projet démocratique sénégalais, amorcé dès le début des années 80. a fait preuve d’une certaine résilience malgré les défis innombrables qui l’assaillent continuellement. Ce fait est intrinsèquement lié à la nature de tout processus dynamique. Si le Sénégal est parvenu à clarifier les contours d’un modèle électoral qui se précisent au fur et à mesure de sa mise à l’épreuve, des difficultés persistent tant du point de vue structurel que du point de vue du jeu des acteurs. Les différents points de vulnérabilité (déficit de confiance entre acteurs, contentieux sur certaines étapes du processus, violence, désinformation, faible niveau de citoyenneté, vide juridique, etc.) souvent évoqués dans la mise en oeuvre des processus électoraux au Sénégal ont fini de convaincre sur l’importance de développer des dynamiques citoyennes contribuant, malgré les efforts fournis par les parties prenantes essentielles à ces processus électoraux (partis politiques. administration électorale, CENA). Ces dynamiques citoyennes recouvrent plusieurs modalités telles que les sessions de réflexion et de concertation, les initiatives de médiation, le monitoring électoral mais également l’observation électorale. Cette observation électorale, généralement la plus usitée dans le cadre des contributions citoyennes par les organisations de la société civile comporte deux types : l’observation à court terme et l’observation à long terme.
Si l’observation à court terme s’est généralisée progressivement grâce à une mobilisation qualitative des organisations de la société civile, l’observation à long terme est moins usitée, du fait de l’absence de l’approche du cycle électoral dans l’accompagnement des processus électoraux. Ceci contribue souvent à laisser toutes les étapes du processus électoral, hormis le scrutin, aux administrations et aux organes de gestion. L’élaboration du cadre juridique, la gestion budgétaire. la planification et la budgétisation, les actes préparatoires. la couverture médiatique, la formation des agents électoraux, l’information électorale, la campagne électorale, le jour J du scrutin, la phase post-électorale. l’audit et l’évaluation sont autant d’étapes très importantes qui déterminent la qualité d’un scrutin et la nature de la gouvernante politique et qui souvent ne sont pas sujettes à observation. Il convient toutefois de préciser que des institutions telles que l’Union européenne dans le cadre de ses missions d’observation électorale, ainsi que la CEDEA0 s’investissent de plus en plus dans cette observation à long terme permettant de couvrir toutes les étapes du cycle électoral, ce qui confère une posture donnant la possibilité de formuler des recommandations complètes ne se limitant pas uniquement aux scrutins.
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