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Suppression du CESE et du HCCT : Une destruction créatrice (Professeur Abou Kane)

La suppression du Conseil économique social et environnemental (CESE) et du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) est en téléchargement, avec la convocation de l’assemblée nationale en session extraordinaire ce 29 Août.

✍️ La destruction créatrice

La destruction créatrice est un concept rendu célèbre par l’économiste Joseph Schumpeter en 1942. C’est un processus selon lequel les innovations fragilisent les entreprises déjà bien installées (grâce à d’anciennes innovations) tout en générant de nouvelles opportunités qui favorisent la croissance. On peut dire que les entreprises obsolètes disparaissent pour laisser la place à de nouvelles entités.

L’innovation de produits et l’innovation de procédés sont les deux types d’innovations les plus importants parmi les 5 identifiés par Schumpeter; les 3 autres étant l’innovation de modes de production, l’innovation de débouchés et l’innovation de matières premières.

✍️ Le Président Diomaye dans le rôle de l’entrepreneur innovateur

Schumpeter met au centre de son analyse, l’entrepreneur innovateur qui est celui qui réforme et révolutionne le système de production en introduisant de nouvelles méthodes. L’innovation est la capacité, pour l’entrepreneur, à mettre en œuvre de nouvelles combinaisons dans le processus de production.
Le Président Diomaye n’est certainement pas convaincu de l’utilité des deux institutions qu’il veut supprimer. Au début de son mandat, beaucoup d’observateurs disaient qu’il ne peut pas dissoudre le CESE et la HCCT puisque c’est la constitution qui les met dans l’architecture institutionnelle du pays. Effectivement ! Mais peu de gens croyaient que le Président allait demander à l’assemblée nationale d’examiner un projet de loi modifiant la constitution, en tout cas pas si vite (avec l’actuelle configuration de l’assemblée nationale). Dans tous les cas c’est Diomaye qui gagne: soit le CESE et le HCCT sont supprimés, soit l’assemblée nationale (dont la configuration actuelle ne l’arrange pas) refuse et s’expose elle-même à une dissolution.

Pour l’assemblée, il n y a pas dix solutions pour échapper à la dissolution prématurée.

Certains considèrent que ces institutions peuvent être utiles si on leur enlève leur étiquette de site de reclassement d’hommes politiques. Cela pourrait s’avérer aussi difficile que transformer un lion en herbivore; si l’on sait que la raison de leur création est éminemment politique.

Pr Abou Kane
FASEG/UCAD

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