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Polémique sur le voile : Abdourahmane Sall prend la défense de Sonko

L’interdiction du port du voile dans les écoles privées catholiques au Sénégal est une mesure contraire à la liberté de conscience et aux lois et règlements du pays. L’école en effet est un lieu de dispense de connaissances et d’éducation, mais n’a pas pour vocation d’influencer ou d’orienter la foi religieuse de l’apprenant. En France, c’est l’avènement de la III République qui a consacré des lois scolaires qui interdissent des enseignements faisant référence à une quelconque religion et un corps enseignement neutre, en vertu du caractère laïque de la République mais c’est en 2004 qu’une loi interdisant le port du voile dans les écoles a été adoptée par le législateur français. Cependant Cette laïcité inscrite aussi dans notre constitution, est interprétée différemment par les acteurs : « laïciste apaisée » « laïcité républicaine » etc ; mais dans tous les cas, le port du voile à l’école n’est pas incompatible avec la laïcité.

L’interdiction faite aux élèves de porter le voile dans les écoles catholiques ne saurait être acceptée quel que soit le règlement intérieur de l’établissement, que si elle porte atteinte au bon fonctionnement normal des activités de l’enseignement, ou susceptible de menacer la santé, la sécurité ou l’intégrité de ses occupants. Cette mesure d’interdiction du port du voile sape l’unicité de la République en créant une disparité entre les établissements dans le système éducatif du Sénégal. Les écoles catholiques font partie du système éducatif sénégalais et reçoivent à ce titre des subventions de l’état, donc par ricoche du contribuable sénégalais, à qui on veut interdire l’accès dans ces établissements. Le « jeune politicien » est élu certes pour le combat contre la vie chère, contre le chômage des jeunes, contre la pauvreté, mais aussi il est élu pour veiller à l’application stricte de la loi et des règlements du pays. Nul n’est élu pour prétendre être investi d’un droit qui lui donne le privilège de décréter je le cite « les langues, les mains ou les pantalons non qualifiés pour mener les combats de Dieu ».

Après la lecture de la déclaration de L’Abbe André Latyr Ndiaye, mes penses sont allées directement vers cette phrase de Jésus, pétrie de sagesse universelle qui disait à ces disciples je le cite : « QUE CELUI QUI N’A JAMAIS PÉCHÉ JETTE LA PREMIÈRE PIERRE » et j’ajouterai à cette phrase « QUE CELUI QUI ACCUSE SON PROCHAIN DÉTIENNE DES PREUVES TANGIBLES ET VÉRACES ».

L’église n’a pas peur du voile, alors pourquoi interdire le port du voile ? Les sœurs catholiques se voilent, pourquoi veut-on interdire à nos filles de se voiler ? Monsieur le Premier Ministre, ni les menaces, ni les chantages ne doivent vous faire reculer. Sachez que toute la communauté épris de justice et d’équité, et tous les démocrates de ce pays sont ou doivent se ranger à vos côtés pour vous marquer leur solidarité et leur soutien sur cette question d’interdiction du port du voile dans les établissements scolaires catholiques.

Abdourahmane Sall, Secrétaire national du mouvement pour la Démocratie et les Libertés (MODEL)

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