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Rapport d’Afrobarometer sur la perception de la corruption en Afrique #PDF

La corruption figure parmi les plus grands défis de gouvernance et de développement auxquels sont confrontés les pays africains. Selon la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (2016), « étant à la fois le fruit et la cause d’une mauvaise gouvernance et de la faiblesse des institutions, la corruption constitue un des principaux facteurs qui entravent la transformation structurelle de l’Afrique ». Non seulement la corruption engendre la dilapidation des maigres ressources publiques qui pourraient être utilisées pour les services publics et un développement significatif, mais elle affaiblit également la démocratie en altérant la confiance du public en la capacité du gouvernement à agir dans le meilleur intérêt des citoyens (Transparency International, 2022 ; Mhaka, 2022). Les plates-formes électorales font souvent de l’élimination de la corruption une promesse de campagne populaire, et pourtant les études classent systématiquement l’Afrique comme la région la plus corrompue du monde (Mokgonyana, 2023). Dans ce contexte, comment les Africains lambda perçoivent-ils les tendances de la corruption et la performance gouvernementale concernant la lutte contre ce fléau ? A quel point les citoyens se sentent-ils en sécurité en dénonçant les actes de corruption auxquels ils sont confrontés ? Les résultats des enquêtes Afrobarometer les plus récentes, réalisées dans 39 pays en 2021/2023, révèlent que la majorité des Africains affirment que la corruption s’est accrue dans leur pays au cours de l’année précédente, et la plupart ne voient guère d’amélioration dans les faibles performances de leur gouvernement quant à la lutte contre ce fléau. Parmi les principales institutions publiques, c’est la police qui est le plus souvent considérée comme corrompue. Les appréciations varient considérablement d’un pays à l’autre, le Gabon, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Libéria et l’Ouganda affichant des perceptions de la corruption parmi les plus élevées. Un grand nombre de citoyens déclarent devoir verser des pots-de-vin pour accéder aux services publics, et la plupart d’entre eux affirment que les personnes qui dénoncent les cas de corruption aux autorités s’exposent à des représailles. Pour les décideurs politiques et la société civile, ces résultats soulignent la nécessité de redoubler d’efforts pour lutter contre la corruption et d’améliorer les stratégies visant à renforcer le sentiment de sécurité des citoyens qui dénoncent la corruption.

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