La dette publique du Sénégal reste toujours orientée à la hausse. Le pays de Teranga est 12ème dans le classement des pays africains les plus endettés. Le Cap‑Vert est en tête. Les bons élèves sont le Botswana, les Comores et la République démocratique du Congo, qui s’illustrent par une gestion modérée de la dette. Le Fonds Monétaire International (FMI), au sujet du Sénégal, alerte ainsi sur une marge de manœuvre très limitée pour absorber les chocs à court terme.
Le Dakarois Quotidien
Le Sénégal subit de plus en plus les contrecoups néfastes de la pandémie due au Covid1 9 et de la guerre en russo-ukrainienne. Le pays a vécu une augmentation sensible de sa dette, malgré les dénégations des autorités gouvernementales qui relativisent la portée de cet endettement. Selon les chiffres du Fonds Monétaire International (FMI), disponibles ce mardi 21 novembre, l’endettement du Sénégal se situe à 76,6% du Produit Intérieur Brut (PIB).
Ainsi, le pays arrive 12ème au rang des pas africains les plus endettés. Suivant ce classement, le CapVert est en tête avec un endettement qui s’établit à 127,3% du PIB. Ensuite, viennent la Zambie avec 98,5%, le Zimbabwe (98,4%), le Ghana (92,4%), la Guinée-Bissau (80,3%), l’Afrique du Sud (71,1%). Les Comores, le Botswana et la République démocratique du Congo s’illustrent par une gestion modérée de la dette, affichant respectivement des taux d’endettement de 27,9%, 18% et 14, 5%.
Pour mémoire, le Fonds Monétaire International publie chaque année un rapport sur l’évolution de la dette mondiale, avec un accent mis sur le ratio dette-PIB par pays. Un indicateur important pour évaluer la viabilité des finances publiques. Nous devons à la vérité de relever que la hausse de la dette publique reste une source importante de risque pour le Sénégal. En clair, l’analyse de soutenabilité de la dette du FMI et de la BM (Banque Mondiale) maintient un risque modéré de surendettement (externe et global), avec cependant une marge de manœuvre très limitée pour absorber les chocs à court terme. Toutefois, selon les prévisions faites en 2023, la dette publique du Sénégal devrait baisser graduellement, passant en dessous du plafond dès 2024 (65,7% du PIB) grâce à un assainissement budgétaire et à une dynamique économique favorable (projets d’hydrocarbures qui feraient rapidement diminuer le ratio dette / PIB). Et pourtant, le Sénégal ne fait pas partie des pays surendettés.
À en croire l’Agence Ecofin, sur les trente-huit (38) pays couverts par le cadre conjoint de viabilité de la dette des pays à faible revenu (CVD PFR) du FMI et de la BM, huit (8) pays africains sont déjà en situation de surendettement et treize (13) autres présentent un risque élevé de surendettement. L’information émane d’un rapport publié le 12 avril dernier par la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED). Les 8 pays en situation de surendettement sont la République du Congo, le Malawi, le Mozambique, Sao Tomé-etPrincipe, la Somalie, le Soudan, la Zambie et le Zimbabwe. Les 13 pays présentant un risque élevé de surendettement sont le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Tchad, les Comores, Djibouti, l’Ethiopie, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Kenya, la Sierra Leone et le Soudan du Sud.
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