Les Pays-Bas investissent pour nourrir la planète : ce petit pays est déjà le deuxième exportateur mondial de produits agricoles derrière les États-Unis. Ils créent ainsi des plantations verticales et des algorithmes capables de reproduire des conditions climatiques précises. Ou jouent avec la lumière pour stimuler la croissance. Malgré la météo parfois morose, les Néerlandais inondent l’Europe et le reste du monde de leurs concombres, poivrons, tomates, poires et salades… Leur secret : produire le plus possible avec le moins de ressources possibles. Cultures verticales, lumière artificielle, algorithmes capables de reproduire des conditions climatiques précises : le maître mot aux Pays-Bas est l’optimisation. Alors que nous serons dix milliards en 2050, ce nouveau modèle agricole hollandais dessine-t-il notre futur alimentaire à tous ? C’est la conviction d’une grande partie des 13 000 étudiants et chercheurs de l’Université de Wageningen. Inventer une agriculture plus productive mais aussi plus durable, c’est la mission que s’est fixée l’université créée en 1918. Mais Wageningen est aussi le théâtre d’un débat sur le modèle à plébisciter pour nourrir le monde de demain. Entre serres à la pointe de la technologie et agriculture respectueuse du rythme de la nature, étudiants, chercheurs et agriculteurs ne partagent pas tous le même point de vue et les mêmes aspirations. Rémy a 26 ans. Cet étudiant franco-néerlandais a intégré l’Université de Wageningen il y a 6 ans pour étudier la science végétale. Originaire des Pyrénées, ce fils d’agriculteur s’est tellement bien intégré qu’il organise aujourd’hui des visites de l’Université pour faire découvrir cet établissement. Pourtant, Rémy défend un autre mode d’exploitation, à mille lieux des serres high-tech devenues majoritaires aux Pays-Bas : l’agroforesterie. Son rêve : créer un jour sa propre forêt nourricière. Fernando a 40 ans. Suite à son doctorat à Wageningen, ce scientifique Colombien est devenu un expert de la maladie de Panama, un champignon qui menace la production mondiale de bananes. Devenu “Docteur Banana” aux yeux de ses collègues, ce chercheur travaille à la création de nouvelles variétés de bananes, plus résistantes à la maladie, mais tout aussi goûteuses. L’enjeu est de taille, car la banane est le fruit le plus consommé au monde. À 23 ans, Rick est étudiant et travaille à mi-temps dans l’entreprise de son père, la ferme Duijnisveld. Créée par son arrière-grand-père, elle produit aujourd’hui 6000 tonnes de poivrons par an sur 18 hectares de serre. Rick apprend comment fonctionnent les technologies destinées à augmenter la rentabilité et l’efficacité de la production de poivrons. Mais ce jeune Néerlandais a aussi en tête les défis de sa génération et aimerait réduire l’empreinte carbone de l’entreprise familiale.
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