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L’emploi des jeunes, c’est quoi le problème ? (Par Cheikh Ahmed Tidiane Bâ)

Ce serait une lapalissade d’affirmer que l’État ne peut pas donner un emploi à tous ses fils et à toutes ses filles. Tout au plus, il a l’obligation de mettre tous les citoyens, au départ, dans les starting-blocks, avec les mêmes chances, par la formation et la scolarisation.

L’État a fait beaucoup d’efforts en matière de recrutements et en matière d’encadrement, de formation et de financement des entrepreneurs (ADEPME, FONGIP, DER, CDMP etc.) mais… ça grince.

La DER, par exemple, c’est 150 000 bénéficiaires directs de crédits au niveau national, 80 milliards FCFA financés en faveur des entrepreneurs, 552 communes du Sénégal touchées, 3 700 bénéficiaires formés, 3 070 unités économiques immatriculées, 2 452 unités économiques, 110 startups du numérique accompagnées et pourtant…ça grince encore.

En réalité, à mon humble avis, nous sommes en face de quelques sources de problèmes :

– La formation : en tant que manager, je suis impressionné, par le nombre de demandes d’emploi à profils « marketing » ou « banques-finances » ou « logistiques ». Très loin de moi, l’idée que ce sont là de mauvaises filières. Juste constater que si tout le monde fait la même chose, cela induit un télescopage sur le marché du travail et une offre qui devient supérieure à la demande.

– une génération spontanée d’entrepreneurs : face à la difficulté, beaucoup de jeunes se trouvent des habits d’entrepreneur, exhibent des projets ou plutôt …des idées de projets et exigent un financement. Finalement, compte tenu, de l’impréparation à la vie d’entreprise, de l’insuffisance de la formation, entre autres, beaucoup d’entreprises deviennent des mort-nées ou ne créent pas la richesse escomptée pour subvenir aux besoins des promoteurs. Il serait, à ce sujet, intéressant de parcourir le Rge de l’ANSD DE 2017.

– l’éparpillement des ressources : je suis de ceux qui pensent que le nano-crédit est un moyen de survie mais pas de vie. L’on me dira que Babacar Ngom est parti de rien. Oui mais des Babacar ne courent pas les rues (voir le rapport ANSD). Les marchés sont devenus très concurrentiels et exigent des moyens de plus en plus importants pour en acquérir une part.

Que faire ? Quelques suggestions :

– Pousser les jeunes vers certaines filières plus en adéquation avec la demande du marché grâce à un système émulateur (bourses d’études, prix etc.). La CDC, par exemple, prévoit de flécher une bonne partie de sa RSE sur un accompagnement des étudiants des filières scientifiques et numériques.

– Promouvoir des champions : accorder des financements substantiels, dans chaque commune, à quelques entrepreneurs reconnus mais sans moyens, les encadrer et leur exiger, par une convention, le recrutement local de jeunes au chômage. Chaque structure créée doit, par exemple, recruter un diplômé en marketing et un comptable.

– Réserver une bonne partie de la commande publique à des entreprises de jeunes

– Demander aux structures mises en place par l’Etat de se faire accompagner par des soldats de l’entrepreneuriat connus pour leur combat au quotidien pour le développement de l’entreprise-jeunes comme https://www.facebook.com/100001531339687/posts/4048529898541348/

https://www.facebook.com/102935244767723/posts/458586869202557/

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