Au rythme auquel l’Etat du Sénégal, central et décentralisé, octroie des terres au grand capital privé national comme étranger, les agriculteurs du terroir risquent de se retrouver sur la paille, pour ne pas dire dans la dèche; bref des gens sans terres. Comme l’indique l’Institut International pour l’Environnement et le Développement (Iied), le Sénégal possède actuellement un système de gouvernance foncière complexe et mal réglementé qui, conjugué à une urbanisation rapide et à un
intérêt croissant des investisseurs étrangers, débouche sur la privatisation
des terres et la diminution qui en résulte des terres arables à la disposition
des exploitants familiaux. Résultat des courses, les champs originels des villageois passent sous le giron de capitalistes sonnants et trébuchants, tandis que les agriculteurs sont contraints, à contrecœur, de travailler comme ouvriers agricoles, emballeurs, mécaniciens ou chauffeurs. D’autres finissent oisifs, ou vendeurs ambulants de friperie dans une capitale sous émergente. Faute de terre, il faudra peut être un jour se rabattre sur l’agriculture hors sol autrement nommée culture hydroponique qui est un système de culture ne nécessitant pas d’avoir un terrain pour pratiquer une activité agricole. Encore faudra-t-il qu’il y ait de l’eau en quantité.
Par Mohamed NDJIM
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