Le député français Jean Paul Lecoq, du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, estime que la réforme du franc Cfa a été menée pour couper l’herbe sous le pied de la réforme monétaire de la Cedeao, et faire croire aux peuples de la zone Franc Cfa que les choses vont changer. Estimant qu’il s’agit d’une hypocrisie, le parlementaire a voté contre le projet de loi sur la réforme du franc Cfa adopté jeudi par les parlementaires français.
Se prononçant contre le contenu de la réforme du franc Cfa adoptée par l’Assemblée nationale française, le député Jean Paul Lecoq, du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, a vivement critiqué le projet de loi concerné. Le parlementaire, estime que ce débat devait se faire avec l’ensemble des parties prenantes.
Selon Jean Paul Lecoq, la réforme n’a pas été faite pour changer quoi que ce soit, sur le fond, et la méthode confirme la condescendance de la France vis-à-vis des pays en question. « Un changement de monnaie, si on respecte le peuple concerné, aurait dû être un chantier démocratique, transparent et ouvert », s’est-il désolé. Selon lui les pratiques reprochées à ce qu’il est convenu d’appeler la Françafrique perdurent. « La relation de la France à l’Afrique francophone ne pourra jamais être assainie tant que ses dirigeants n’auront pas mis de côté leur obsession de l’influence politique et économique. La réforme proposée est à l’image de cette obsession. Elle est aveugle aux dangers qu’elle pourrait créer » estime Jean Paul Lecoq.
De son point de vue, cette réforme a subitement été proposée sans concertation sans doute parce que la Cedeao avait un calendrier de réforme monétaire qui s’accélérait. Face à cette accélération, la peur française de perdre de l’influence dans cette zone s’est réveillée. Les dirigeants français ont donc choisi de torpiller le projet de la Cedeao comme l’a dit l’économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé » souligne Jean Paul Lecoq.
Il ajoute que cette réforme précipité vise à briser l’élan patriotique des Africains quand à la reconquête de leur souveraineté monétaire comme le dit l’économiste Séraphin Prao. “Casser la dynamique naissante de l’éco et de la Cedeao et casser la dynamique anti franc Cfa émergent dans les sociétés civiles de l’Umoa, voilà le pourquoi de la précipitation. Nous comprenons donc qu’au delà du débat économique c’est de la sauvegarde du pré carré français qu’il s’agit. Et la politique de la terre brulée engagée par cette réforme pourrait s’avérer très dangereuse. Prendre ainsi le risque d’un retour de flamme dans un espace géopolitique en proie à temps de dangers est totalement irresponsable ” dénonce Jean Paul Lecoq.
Source : Tribune
Votre avis