« Le monde dispose des ressources nécessaires pour éradiquer la faim », a déclaré, jeudi 23 septembre, le président de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org), Akinwumi A. Adesina, à l’ouverture du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires.
Le Sommet, convoqué par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, est présenté comme « une occasion historique permettant à tous de tirer parti de la puissance des systèmes alimentaires afin que nous puissions nous relever de la pandémie de Covid-19 et nous remettre sur la bonne voie pour réaliser, d’ici à 2030, les dix-sept Objectifs de développement durable ».
L’évènement a rassemblé, en présentiel et en visioconférence, des milliers de jeunes, de producteurs de biens alimentaires, de membres de la société civile, de chercheurs, de représentants du secteur privé, de femmes et de populations autochtones. Il s’est déroulé en marge de la 76e Assemblée générale des Nations unies à New-York.
Dans son allocution d’ouverture, António Guterres a souligné que les participants représentaient « l’énergie, les idées et la volonté nécessaires à la création de nouveaux partenariats » et que la rencontre constituait l’occasion de rendre hommage à la dignité de ceux qui produisent et génèrent les biens alimentaires de la planète.
Le président Adesina a qualifié de « moralement et socialement inacceptable » le fait que 246 millions d’Africains se couchent le ventre vide et que 59 millions d’enfants du continent sont atteints de retard de croissance. Aussi a-t-il affirmé qu’assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique à plus grande échelle nécessitait de donner la priorité aux moyens technologiques, à la lutte contre le changement climatique et aux financements.
« Les 33 milliards de dollars américains annuels indispensables pour éradiquer la faim ne représentent que 0,12% des 27 000 milliards de dollars que le monde a mobilisés face à la pandémie de Covid-19, a précisé Akinwumi Adesina. Je suis convaincu que le niveau “zéro” de la faim peut être atteint en Afrique d’ici à 2030. »
La priorité stratégique « Nourrir l’Afrique » de la Banque africaine de développement, à travers son programme « Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique » (appelé TTAA) a permis de doter onze millions d’agriculteurs de 29 pays d’Afrique de moyens technologiques agricoles éprouvés pour assurer la sécurité alimentaire. La production de biens alimentaires a augmenté de 12 millions de tonnes alors que, parallèlement, une économie de 814 millions de dollars en importations de biens alimentaires a pu être réalisée.
« Nous sommes en bonne voie pour atteindre, d’ici les cinq prochaines années, notre objectif d’offrir à 40 millions d’agriculteurs des moyens technologiques modernes et résilients au changement climatique », a ajouté le président de la Banque africaine de développement.
Au cours d’une réunion sur la sécurité alimentaire en Afrique, organisée en début d’année par la Banque et le Fonds international de développement agricole, dix-neuf chefs d’État africains avaient appelé à la création d’un mécanisme de financement de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique. « Au moins un milliard de dollars par an devrait être inscrit à l’actif de la Facilité pour le financement de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique », a indiqué le président Adesina.
Le bien-être des 70 % d’Africains qui travaillent dans l’agriculture et l’agro-industrie constitue un baromètre de l’état de santé du continent. « S’ils ne vont pas bien, alors l’Afrique ne va pas bien », a déclaré le président du Rwanda, Paul Kagame, lors de l’ouverture officielle du Sommet.
Parmi les nombreux chefs d’État et de gouvernement à prendre la parole, figuraient notamment le Premier ministre italien Mario Draghi, le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, le Premier ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, et la Première ministre de Nouvelle-Zélande, Jacinda Arden.
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